TRANSLUCIDE

Ce projet de type vidéographique a été conçu dans l’optique d‘être diffusé sur trois écrans, formant ainsi un triptyque de 27 pieds de largeur. La disposition de ces écrans, ne formant qu’un seul tableau, en plus de l’ajout de hauts parleurs placés en stéréophonie, créa ainsi un panorama pour les spectateurs. Cette disposition permet une forme de spatialisation autant sonore que visuelle et ajoute la contrainte de l’espace dans la conception de l’expérience. L’utilisation du triptyque ajoute une forme de narrativité dans l’optique où le contenu s’approprie l’espace et parvient à guider voire même influencer la direction des regards.

S’inspirant des écrits de l’auteur Terence Mckenna, philosophe ayant publié de nombreux ouvrages qui explorent entre autres les effets de la prise des drogues naturelles sur la conscience humaine, Translucide propose une interprétation audiovisuelle de ce en quoi consiste une excursion dans le monde méconnu du psychédélisme. Le préfixe “trans” qui fait référence au fait de passer d’un état à un autre est cette fois lié à la prise de conscience, une clairvoyance qui s’installe graduellement, une quête de lucidité.  

La structuration du court métrage consiste en des phases distinctes qui s’enchaînent de manière entrelacée. Le type de contenu de chacune des sections est emprunté à une pièce musicale qui adresse globalement la même thématique. Cette pièce intitulée Voyage 34 de la formation britannique Porcupine Tree, d’une durée totalisant une heure, est segmentée en quatre phases qui nous font parcourir des états d’esprits relatifs à ce type de périple. L’exercice est évidemment non rigoureux, mais suscite une immersion relativement crédible en comparaison aux expériences rapportées par bon nombres de gens ayant vécu le ou les voyages, comme Terence Mckenna.  

L’entièreté des contenus a été captée et créée par l’équipe. Pour les vidéos, des séances photographiques d’exploration ont été de mise afin de trouver des sujets pertinents correspondants à chacune des phases. Le scénarimage fut donc construit au fil de ces explorations, ce qui a fait en sorte que les repérages sur le terrain étaient effectués par la quasi-totalité des membres de l’équipe.

Pour ma part, la création de la trame sonore de 6 minutes fut un apprentissage en raison du fait que la découverte du logiciel  Ableton était récente. Certaines sections utilisent des enregistrements de guitares et en majeure partie des notes jouées à l’aide d’un clavier MIDI. En ce qui a trait à la captation vidéo des fluides, un objectif caméra de type macro fut utilisé pour les nombreuses séances expérimentales. Il aura fallu plusieurs ajustements des paramètres de captation et d’ajouts de sources de luminosité pour arriver à maîtriser davantage le médium.

Lorsque notre curiosité nous mène aux périphéries de la réalité, elle nous plonge au plus profond de notre conscience.
Le voyage peut paraître effrayant, mais ils nous faut ramener de nouvelles idées, récupérer ce qui a été perdu.
__________________________________________
When our curiosity leads us to the peripherals of reality, it travels deep within the structure of ourselves.
It may be a fearful journey, but we must not lose touch with our curiosity, and bring back new ideas. Salvage what was lost.

Logiciels : Adobe After Effect, Adobe Premiere, DaVinci Resolve, TouchDesigner & Ableton.

Compositing, étalonnage & idéations : Francis Drouin

Montage & captation : Emmanuel Grangé

Montage & idéations : Jonathan Greco

VFX : Francis Handfield

Captation & idéations : Alexandre Stock

Conception sonore, macrophotographie & idéations : Patrick Valiquette